Mardi soir, c’est au Café de la Danse que nous retrouvions les talentueux rémois ALB pour une performance plus en intimité qu’à Rock En Seine cet été.
Vers 20h, la salle est déjà bien remplie lorsque nous découvrons STAL, qui assure la première partie. Ambiance pop-électro à l’énergie rock. Hypnotisant, les 3 parisiens, ayant pour leader, PM Paulini, n’est pas moins qu’un ancien membre de A Red Season Shade et l’ex-guitariste de M83 dont nous retrouvons d’ailleurs certaines sensibilités mélodiques. C’est sur leur titre « Gone » que nous sommes le plus séduit, le public le semble également. STAL, à suivre donc.
A lire en complément : FUZZ CLUB LIVE : THE UNDERGROUND YOUTH + MY INVISIBLE FRIEND + PARDANS (06/03/17) – Petit Bain
Après cette première performance, la salle se vide naturellement de son public assoiffé et en manque de nicotine.
Sur scène c’est sérieux, les techniciens préparent le terrain de jeu de ALB. Clément Daquin (Clavier-Guitare-Voix), lui-même, accorde sa guitare, règle ses pédales et claviers. Raphaël (batterie) teste son matériel.La salle se remplie à nouveau. Le public est nombreux et extrêmement éclectique. En effet, on a même pu croiser de charmantes petites têtes blondes affublées de gros casques de protection auditives. Il n’y a pas d’âge pour apprécier le live.
21h, les lumières s’éteignent, deux grands carrés lumineux habillent le fond de la scène et Clément entre furtivement sur scène pour déclencher sa boîte à rythme et lâcher un son électronique nous mettant dans une ambiance presque mystérieuse, mais dansante.
A découvrir également : WALL OF DEATH (21/03/16) – La Maroquinerie
Léger faux départ qui ne les a pas empêché d’assurer sans ombre tout le reste du concert, bien au contraire.
Clément échange avec le public, annonce que toute sa famille est présente ce soir, Il semble complètement épanouie, comme à l’avènement de sa tournée en cette 56ème date. Le sourire ne le quitte pas de la soirée. La générosité et l’énergie offertes sont débordantes. La complicité se fait aussi avec son partenaire sur scène, le barbu Raphaël (son « Bichon » dira même Clément dans un excès d’euphorie). Le public est plus que réceptif à cette bonne humeur, et suis la dynamique sans effort. Ainsi, tous deux parcourent l’intégralité de leur album « Come Out ! It’s Beautiful ! » disponible depuis avril 2014. Du pétulant et désormais classique « Golden Chains » avec son « Woo ooo ooo » repris en chœur par l’audience – qui n’a plus besoin d’être dirigé par Clément, comme cela a pu être le cas à Rock En Seine par exemple – au savoureux « Whispers Under The Moonlight », ou « Miss You ». La voix douce et chaude de Clément est comme rassurante et nous emmène dans cette pop positive à nous faire oublier le temps, l’hiver et presque l’endroit où nous sommes.
Certaines connexions se font dans nos cerveaux et trouvent des ressemblances avec d’autres noms de la scène musicale internationale, que ce soit dans les interprétations ou les sonorités. Ainsi pour nous, il y a un peu de Devendra Banhart, sur « She said », une profondeur électro sombre à la Jay Jay Johanson sur l’intro de« Ashes », ou encore un peu de « Digital Love » de Daft Punk (« Discovery »- 2001) sur le dernier morceau joué «Sweet Sensation » (extrait de leur premier Album « Mange Disque – 2010). Bref, que des choses que nous aimons, pas étonnant donc que nous soyons totalement séduit par ALB, l’inconscient dicte nos choix.
Pour leur rappel, ALB, qui n’avait joué, jusqu’ici, ce titre que pour l’émission « Monte Le Son » sur France 4, nous offre une reprise exclusive de Kanye West « Say You Will » (oui oui, décidément, Mr West inspire d’autres artistes hors de son univers, comme Glass Animals le mois dernier au Festival des Inrocks). Raphaël quitte sa batterie pour le clavier. Clément empoigne son micro en mode vocoder et dégaine son portable pour lui souffler les lyrics. Magie. Délicatesse sonore. Moment suspendu.
Clément Daquin, cet addict aux boîtes à rythmes vintage et autre claviers Moog, nous a ravie tant par sa voix que par les interludes électroniques inattendues sorties tout droit de ses machines, comme la bande son du jeu vidéo qui a bercée notre jeunesse : Super Mario Bros – Moment Madeleine de Proust.
Bravo à ALB pour leur générosité, leur peps, leur musique. Sur scène c’est encore mieux. Même si c’est déjà fait, nous vous invitons vraiment à les découvrir sur scène au plus vite.
Remerciements au Café de la danse
Photos & Report Clarisse Gouello pour STBC