La programmation ‘garage rock de légende’ en cette fin de semaine mène nos pas tout droit chez les copains de Petit Bain.
À commencer par les parisiens de MARY BELL, qu’on n’avait pas revus depuis une soirée Dead Boy exceptionnelle et dont nous avons encore les cicatrices de guerre, voici près d’un an et demi (lire ici )… Alice, au chant, arbore toujours cette allure angélique à faire fondre, et rapidement s’incarne en un véritable démon de la scène, une tigresse libérée de sa cage pour griffer les oreilles de son audience. Tristan Badré à la basse se délecte quant à lui à brandir son instrument dans le public, lui tournant le dos pour profiter du concert dont il s’affranchit, à la fois acteur et spectateur, fournissant la ligne bien grasse et assourdissante. La batterie de Gaïlla Jany rythme le tout avec un brio expressif, tandis que Victoria à la gratte se déchaîne à coup de chevelure virevoltante. Tous sont excités sur scène à se balancer de droite à gauche, aussi les torticolis se multiplient dans la fosse tout au long du show : la présentation de leur nouvel album est un délice pour les fans de riot grrrl. Les MARY BELL sont dignes de succéder à leurs influences majeures (on pense naturellement à BRATMOBILE, BIKINI KILL, BABES IN TOYLAND et L7) ! Le public qui a pointé son nez pour les FUZZTONES s’avoue ce soir conquis par cette formation montée il y a près de 3 ans.
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Habituellement d’une stabilité exceptionnelle pour une péniche, on sent ce soir la cale de Petit Bain tanguer à faire tourner la tête, au gré des pavés de rock’n’roll lancés par Rudi Protrudi et ses comparses. Il s’excuse deux ou trois fois pour sa voix plus faiblarde due à « son âge avancé », et demande à faire baisser la clim sur scène parce qu’il n’aimerait y mourir ce soir… Mais le dinosaure du fuzz new-yorkais sourit en coin, jouant de son expérience massive avec autant de dextérité que de sa Vox, et tient une sacrée forme en vérité. Car entre les bombes des premières années du groupe (« She’s Wicked », « Ward 81 »), une belle reprise de BLUE ÖYSTER CLUB (« Transmaniacon MC ») et des plus récentes (« Don’t Speak Ill of the Dead », « I’ve got Eyes in the Back of my Head »), les FUZZTONES montrent qu’ils ont toujours la bonne parole à prêcher en 2017. Suffisamment éblouissant pour le noter, Marco Rivagli derrière sa batterie assure, tant en termes de rectitude et de justesse qu’en tant que showman, tournant le dos à ses cymbales, debout sur la grosse caisse ou tournoyant ses baguettes… Un plaisir à voir comme à écouter.
Puis arrive (trop vite) le moment des incontournables « Cinderella » et « Strychnine » des SONICS, reprises issues de Lysergic Emanations (LP sorti en 1985 sur lequel on retrouvait un certain Ira Elliot aux fûts) : ces deux morceaux fonctionnent toujours à la perfection dès les premières mesures ! Ce rappel, certes convenu, vient achever en feu d’artifice la foule en transe, qui cède, liquide, une ovation méritée aux FUZZTONES.
Texte et photos © 2017 erisxnyx et Boris Vorgeack pour STBC
Remerciements à Petit Bain