Halloween, le genre de soirée qui nous fait habituellement fuir (pas de peur), avait cette année une odeur psychédélique qui nous faisait revoir notre position. Toute la bande de UNDERGROUND TRANSMISSIONS prenait pour l’occasion possession de La Flèche d’Or, pour une ‘Deep Halloween Edition’ qui accueillait s’il vous plait, la première date hexagonale de THE MYRRORS.
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A notre arrivée, les spectateurs encore peu nombreux sont clairsemés dans la salle où les organisateurs ont mis le paquet sur la déco. Sur scène, un étrange spectacle…. Sous fond de boucles rythmiques à la fois lourdes et aériennes, un homme orchestre s’affaire entre clavier et guitare. SPHAEROS, projet expérimental psychédélique de David Sphaeros, est une sorte d’ovni psychotrope onirique qui peut amener loin, si l’on prend la peine de se laisser tenter.
Certainement que, si il y avait eu la possibilité de le programmer en fin de soirée, La Flèche d’Or n’aurait pas résisté à le suivre jusqu’au bout de la nuit…. On retrouve SPHAEROS bientôt au Petit Bain en ouverture de Acid Mothers Temple.
On se retrouve dans une configuration plus classique avec le trio ELECTRIC RETRO SPECTRUM. Sonorités psyché toujours de rigueur, auxquelles viennent se greffer quelques envolées rock, proches de ce que l’on pouvait entendre du côté de Seattle au début des 90’s. Mention spéciale à Marko, guitariste agité et pourvoyeur de riffs inspirés. Les petits protégés montreuillois des hôtes de la soirée ont livré une performance convaincante, toute en rage et en énergie, à l’image de la chanteuse Tara planquée sous ses cheveux longs. Une vitalité juvénile bienvenue, au service d’un groupe qui doit forcément encore s’aguerrir. En attendant, le EP à découvrir sur bandcamp ici.
Le ton monte d’un cran à l’arrivée sur scène de RADAR MEN FROM THE MOON. Le groupe instrumental néerlandais offre une expérience sonore intense et maîtrisée. Rodés aux tournées et auteurs de deux albums, les hollandais expérimentent des sonorités shoegaze ou noïse, au service d’un rock tortueux d’une efficacité redoutable. Qui dit psychédélisme instrumental, dit morceaux qui s’étirent sur de longues minutes, sans pour autant être ennuyeux un instant. Le spectacle sonore est intense et suffisamment bien construit pour réussir à capter l’attention de la salle où les têtes s’agitent en cadence. Excellent moment !
Au hasard de quelques échanges sur la terrasse, on s’aperçoit que certain sont venus de loin pour découvrir THE MYRRORS en live. Devenus référence grâce à trois albums de qualité, les gars de l’Arizona génèrent une excitation palpable dans la salle, dès les premiers accords. Si le groupe joue sensiblement dans la même catégorie que ce lui qui le précédait, on perçoit une aura, une sorte de présence mystique, incarnée par son leader/guitariste Nick Rayne.
Sorte de hippie des temps modernes, le chanteur emmène tout le monde au pays du space rock.
En s’étalant sur près de quinze minutes, une chanson comme « Arena Negra » s’approche du moment orgasmique pour tous fans de musique planante qui se respecte. Cette longue montée au chant étouffé, se retient jusqu’à laisser exploser un torrent de guitares dévastatrices, pour mieux revenir nous plonger la tête dans une douceur lancinante.
THE MYRRORS va ainsi jouer durant une grosse heure avec nos émotions, et pleinement justifier le déplacement de leurs fans, pour une première date en France qui en appelle au plus vite une nouvelle. Bravo UNDERGROUND TRANSMISSIONS !
Texte et photos © STBC
Remerciements à Underground Transmissions