Alors que le public de ce soir est encore majoritairement en train de chiller sur la terrasse ensoleillée, Thomas VDB foule la scène de la Maroquinerie peu après l’ouverture des portes à 19h30. Il gratifie son auditoire d’une petite présentation qui s’avère une série de sketches décontract’ à base de passages à la douane avec du shit en poche, et de conversation frauduleuse sur les internets. Rien de fantastiquement rock’n’roll ni d’inratable, surtout on préfère ne pas creuser la raison de cette ouverture de soirée assez WTF, au-delà de l’amitié qui lie les headliners à ce comédien ancien rédac’ chef de Rock Sound.
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On a déjà croisé la route de HIS CLANCYNESS, ici-même avec MAXÏMO PARK en 2014. Les italiens rappellent cette impression intacte, on passe un moment très agréable en forme de montée en puissance. Car si les débuts de morceaux et d’une manière générale le début de set se montrent un peu faibles, c’est pour gagner immanquablement en consistance et mieux empoigner l’attention du public au fil de l’écoute. Le frontman Jonathan Clancy semble sincèrement heureux d’être là (il nous le fait savoir en français dans le texte), on sent la connivence palpable avec ses bandmates, et c’est déjà un bel atout.
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Le ventilateur posé à droite de la scène brasse un air chaud et enfumé tandis que SPOON se montrent enfin. Il est 21h22 à ma montre… puis tout semble muer en une distorsion spatio-temporelle noyée dans l’élégance et la séduction irrésistible opérée par Britt Daniel. La performance est magnétique, on nage en plein « Hot Thoughts » : le dernier album est bien représenté au fil de la setlist et son intitulé est on ne peut mieux adéquat ! Parfois il fait vraiment trop chaud, comme en milieu de set lorsque Britt s’allonge dans l’axe du ventilo pour se rafraîchir quelques minutes, tandis que Rob Pope et Jim Eno foncent en pause (douche ?!) backstage, puis reviennent exécuter « I ain’t the one », d’une beauté sans nom. La pop de SPOON, ciselée dans un écrin sombre et moite, est parfaitement rythmée d’un bout à l’autre ; voici un concert dont on sort heureux et liquide.
Texte et photos erisxnyx pour STBC
Remerciements à la Maroquinerie