Retour sur la dernière édition du premier gros événement musical national de plein air. Deux journées où LE ROCK DANS TOUS ETATS a pu un peu plus asseoir son statut de « grand », avec une programmation mêlant pointures internationales et artistes émergents.
Le vendredi 27 démarre avec TWO BUNNIES IN LOVE. Découverts en 2013 par les inrocks labs, les jeunes français dont les membres fondateurs sont deux frangins normands, s’imposent comme une belle découverte scénique. Entre pop légère et rock qui envoie, le groupe jongle habillement avec une énergie communicative. A découvrir le 18 juillet dans le cadre du festival (gratuit) Fnac Live et le 17 septembre au Café De La Danse.
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Avec les hollandais de BIRTH OF JOY récemment vus à La Maroquinerie, c’est sans surprise mais toujours aussi bon.
Leur rock vintage so 60’s sent bon le blues et le trio maîtrise parfaitement son répertoire à présent bien rôdé sur scène.
La guitare sonne parfois heavy, le riff est lourd et bien soutenu par une batterie omniprésente, les influence « stoner » sont bien là. Le guitariste/chanteur harangue la foule qui part au quart de tour et se délecte pendant une petite heure, d’un rock n’roll ultra efficace. BOJ quitte la scène à la va vite sous la pression des organisateurs, dommage pour le petit goût d’inachevé….
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Place à la folk californienne de FAMILY OF THE YEAR. Nous sommes en fin de journée et le ton léger, tendance hippie, du groupe se fond parfaitement dans l’ambiance champêtre des lieux. Les mélodies sont évidentes et lorgnent parfois vers un côté pop pas désagréable. La grande scène parait cependant un peu trop grande pour les américains qui nous laissent une sympathique impression sans pour autant réussir à nous emballer complètement.
Beaucoup plus énergique, GASPARD ROYANT va réveiller immédiatement le public. Très bien soutenu par des musiciens précis et inspirés, le garçon donne la leçon de rockabilly version moderne. Un rock qui sent bon le début des 60’s, Roy Orbison et la cadillac décapotable. Naïve et malicieuse, la musique de Royant devient redoutable en version live et le public ne s’y trompe pas en soutenant chaleureusement le français. Un bon moment.
Le soleil se couche quand SARAH W PAPSUN déboule sur la scène principale. Le groupe tourne beaucoup et nous avions déjà croisé sa route avec bonheur. A cette heure ci de la journée, la foule est bien épaisse et la température monte d’un cran. C’est l’heure de la claque du vendredi avec SWP qui pendant une heure va se mettre tout le monde dans sa poche et retourner les festivaliers. Souvent comparé à Foals, le groupe français va imposer ses guitares énergiques au service d’une pop inspirée et résolument moderne. Entre mélodies harmonieuses et beats complexes, les parisiens prouvent sur une grande scène, devant un public nombreux, qu’il faut définitivement compter avec eux. D’une énergie redoutable !
Le temps de se remettre un peu et à la nuit de s’installer, arrive l’heure du premier des deux « gros poissons » du vendredi : MGMT. La déception va être à la hauteur de l’attente. Un set sans relief, des chansons définitivement trop « studio » et souvent pas assez accessibles pour ce festival, à cet horaire. Hormis les deux titres les plus évidents pour le pubic « Kids » et « Time To Pretend« , jamais l’ambiance ne réussit à décoller, aidé par le peu d’entrain exprimé par le groupe. Pas besoin d’en dire plus …..
Gros coup des organisateurs du festival, KASABIAN devenu un des groupes majeurs du rock britannique et auteur du tout récent « 48:13 ». La puissance sonore de la bande à Sergio Pizorno va tout emporter au cours d’un set sous forme de best of. Si les quelques titres du nouveau LP sont bien accueillis et plutôt efficaces, c’est bien sur les anciens morceaux que le public est évidemment le plus réceptif. « Days Are Forgotten« , « Fire« , « LSF » et même une reprise du « Praise You » de Fatboy Slim, même en pilotage automatique les anglais savent y faire et le prouvent une fois de plus ce soir. Son, lumière, attitude, Sergio Pizzorno et Tom Meighan sont des stars, ils le savent et le prouvent. Même si ce n’est pas tout à fait ce que l’on attend d’un concert de rock, on dit bravo.
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Second tour du festival, et malheureusement, le temps pluvieux de ce début de journée ne nous incite pas à nous rendre sur le site dès l’ouverture…
On prend donc un peu notre mal en patience et on file vers la petite scène dès notre arrivée pour découvrir le jeune duo rémois ALB. Le combo clavier/batterie fait preuve d’une belle énergie et déroule ses tubes électro-pop séduisants avec de belles compositions aux refrains accrocheurs. A suivre…
Sur la grande scène, PETER VON POHEL, dont la réputation n’est plus à faire, prend le relais et semble toujours ravi d’offrir sa musique au public. Le chanteur suédois séduit plus que jamais avec des folk songs inventives et spontanées. La douceur du concert est parfaite pour se laisser couler dans la soirée.
Et la suite est belle, très belle même. C’est GIRLS IN HAWAI qui ouvre finalement vraiment le bal de cette journée. Le groupe nous apporte son capricieux temps belge (c’est eux-mêmes qui le disent !), mais pas question de se défiler. Leur musique est au contraire un rayon de soleil au milieu de la pluie. Après leur reconstruction suite à la disparition d’un des membres du groupe, ils nous offrent même quelques morceaux inédits au milieu du nouvel album. C’est beau, entraînant, foisonnant, et généreux. Girls in Hawaii a finalement dissipé les nuages, un arc-en ciel apparaît au loin comme une réponse naturelle a leur musique.
A peine le temps d’aller chercher un repas chaud pour se remettre de l’averse, INTERPOL est déjà sur scène. Les new-yorkais sont comme d’habitude impeccables dans leurs costards noirs. Il fait nuit à présent, les lumières chaudes s’accordent parfaitement avec la voix grave et envoûtante de Paul Banks et le son cold-wave du groupe. La prestation est maîtrisée, puissante, habitée… Interpol ne se démode toujours pas et garde une classe inimitable.
Puis on se dit qu’on irait bien faire un tour du coté de la scène GonzoMobile, découvrir le phénomène Salut C’est Cool. Mais on baisse les bras assez rapidement devant le délire électro-house complètement foutraque des 4 ados.
C’est que de l’autre coté, nos oreilles sont attirées par le set hip-hop alternatif de Deltron 3030. Guidé par le producteur Dan the Automator, les 2 MC’s s’en donnent à cœur joie face à une foule qui remue pas mal sous les beats électro-funk de Kid Koala mêlés aux batterie et guitare.
Mais du coup, on saute la fin pour aller se placer face à la grande scène et profiter du clou du spectacle : MASSIVE ATTACK. Pour le coup, on avait le temps, car le groupe mettra 20 minutes de plus avant d’investir la scène.
Quatre ans déjà depuis le beau Heligoland, mais la bande à 3D et Daddy G n’a rien perdu de sa superbe. L’écran géant du fond de scène projette toutes sortent de message cryptiques sur les thèmes de la sécurité, de la guerre ou des multi-nationales. La musique est ultra-puissante et nerveuse, quelques micro-coupures nous font craindre pour la sono mais le matériel tient bon. Heureusement, Massive Attack sait alterner les plaisirs entre morceaux aux arrangements dantesques et instants de plénitude. Martina Topley-Bird investit la scène pour de magnifiques versions de « Teardrop » et « Paradise Circus ». Horace Andy n’est jamais loin pour un « Man Next Door » de toute beauté. Les guitares crachent leur venin et les percus s‘affolent, le public exulte sous les rythmes oppressants de « Angel »… Le concert semble juste parfait, on se dit que le final sera explosif. Malheureusement, les organisateurs du festival semblent être a cheval sur les horaires et on pense que le groupe à été prié d’ écourter son set pour laisser Super Discount terminer la soirée derrière. Ce qui ne leur fait pas plaisir du tout. On assiste ainsi à une sortie de scène brutale, sans véritable fin de concert, tout juste une heure, montre en main. C’est peu dire que le public reste sur sa faim. Dommage pour un groupe de cette ampleur dont le show restera de toutes façons dans les têtes pour un bon moment. On se rassure un peu en se disant qu’il y en aura forcément d’autres…
Photos © STBC
Remerciements aux organisateurs et à N.Simoni