De retour en ce début d’année avec leur second LP « Mille Eclairs« , BADEN BADEN le lauréat du dernier FAIR, nous a accordé un peu de son temps durant leur promo. A quelques semaines de leur concert au Café de La Danse (bientôt des places à gagner !), le groupe revient sur ses débuts, parle du présent et aspire au bonheur ….
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Pourquoi le choix de ce nom ? Un amour prononcé pour l’Allemagne ? Une passion pour les thermes…?
Eric: Rien de tout ça ! Pour dire vrai on a choisi ce nom, et ensuite seulement on a cherché de bonnes raisons. C’est au départ la sonorité qui nous a plu. Et puis le fait qu’au contraire aucun de nous ne soit allé à baden baden ou n’ai eu aucune passion particulière pour les stations thermales ou pour le Gaullisme, nous a permis d’utiliser ce nom comme une page blanche sur laquelle on a pu écrire ce qu’on voulait. L’idée était de rebaptiser ce lieu, le redéfinir avec nos mots, notre musique. En y réfléchissant, Dubuffet faisait la même chose lorsqu’il rebaptisait un objet de la vie quotidienne en une œuvre d’art. Sans le savoir, on a fait du ready made nous aussi !
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– Pouvez vous nous raconter votre rencontre et vos envies à la création du groupe.
Julien: Eric cherchait à monter un groupe pour jouer ses compos sur scène. C’était l’époque géniale de Myspace. Chacun postait ses compos et bricolait des démos dans son coin. Un bon pote à moi nous a mis en relation et j’ai bien accroché musicalement. On a aussi bien accroché humainement. Gab est arrivé quelques mois plus tard, et assez vite on a commencé à travailler sur un EP. Le nom de Baden Baden n’est pas arrivé tout de suite, mais quand on l’a trouvé on était d’accord que cela sonnait bien. C’était pas vraiment à le mode mais assez original et les gens retenaient bien le nom. On a toujours cherché à se faire plaisir. Comme des petits artisans qui prennent avec beaucoup de coeur leur travail. Sans plan de départ sinon de faire des disques et de monter sur scène. Comme aujourd’hui.
– Vous étiez apparu sur le concours CQFD de Inrocks et vous faites partis de la sélection du FAIR. Est-ce que vous attachez de l’importance à ces prix, concours, la reconnaissance de la presse, ou vous y voyez surtout un tremplin ?
Julien: Oui, bien sûr c’est encourageant et ça nous motive à continuer. Récemment le FAIR nous a ouvert de belles opportunités. Julien Soulié qui dirige le FAIR est passionné. Le FAIR soutient plein de bons artistes. Pour la tournée de « Mille Éclairs », nous allons croiser sur la route avec des artistes comme Isaac Delusion, Lætitia Shériff, Mina Tindle qui sont également lauréats, ce qui est une chance. Ces institutions aident les artistes à se développer, tourner et sont sources de rencontres.
– Vous chantiez pas mal en anglais sur le 1er album « Coline », vous faites un retour plus prononcé vers la langue française sur « Mille Eclairs », qu’est ce qui vous a « réconcilié » avec ?
Eric: On a jamais été fâché avec le français ! Chanter en anglais n’a jamais été un acte militant, pas plus que de chanter uniquement en Français sur cet album. Depuis le début du groupe, on a toujours chanté dans les deux langues. Ce qui est nouveau est qu’on a mis de côté l’anglais sur cet album. On y reviendra peut être, je n’en sais rien. C’est l’envie du moment et le plaisir qui dicte ce genre de choix.
– Vos textes parlent beaucoup d’amour et de l’absence de l’autre, de la tristesse des sentiments qui passent, mais avec des mélodies qui restent légères et lumineuses. Vous puissez dans vos expériences personnelles pour composer ?
Eric: Oui et non… Souvent les gens aiment à penser que les paroles des chansons sont forcément autobiographique. Souvent les proches… D’abord il ne s’agit pas forcément de la vie a deux, mais plus généralement du rapport à l’autre, au monde. Après je pense pour être honnête que c’est plus de l’ordre d’une autobiographie fantasmée… Forcement on puise dans un vécu. Mais une chanson c’est aussi le lieu ou l’on peut dépasser la réalité, la voir plus belle ou plus sombre qu’elle ne l’est. L’idée est souvent d’exacerber les sentiments, les sensations, et voir ce qu’il en ressort… De provoquer une réaction aussi. C’est sans doute un jeu que de laisser planer le doute. L’idée des textes est de cristalliser des émotions brutes, fortes. De celles qui échappent a tout contrôle et qui durent parfois une fraction de seconde. « Mille éclairs » le titre de l’album peut s’expliquer par cette idée. La vrai vie ce sont ces fractions de seconde mais aussi et surtout toutes les autres. C’est sans doute la différence.
– Est-ce que la musique de Baden Baden correspond exactement à vos goûts personnels ou vous écoutez des choses très variées ? Pouvez vous citer quelques influences.
Julien : On met beaucoup de coeur dans ce qu’on joue et compose, donc oui pas la force des choses. Mais il y a tellement d’artistes et de styles intéressants que ce serait dommage de s’arrêter sur quelques uns. Je sais qu’Eric adore les Beasty boys ou le Wu Tang, moi j’aime les trucs obscurs, la discographie de Blur et Sexy Back de Justin Timberlake. Gab adore les Innocents.
– Etes vous attentifs aux mouvements de la pop indépendante en France, les courants musicaux qui s’y développent, les nouveaux groupes qui apparaissent ?
Eric : Il y a plein de nouvelles choses qui sortent en France et ça fait plaisir. Surtout, il y en a pour tous les goûts avec je crois un grand brassage des genres. Par exemple aujourd’hui chanter en Français ne veut plus forcément dire faire de la chanson française à texte engagé ou de variété. Je pense que la possibilité de plus en plus grande de pouvoir produire soi-même sa musique avec de moins en moins d’intermédiaires a permis de débrider la créativité. Ailleurs aussi, mais comme en France on avait tendance a un peu se laisser cantonner, ça a été très bénéfique. Si demain tu as envie de faire un morceau de hip hop en Russe, tu peux le faire et le diffuser sur internet sans dépendre de ce qu’apportait autre fois un producteur, un label. Cela a permis de faire un peu bouger les lignes. Apres j’ai dans le même temps l’impression que la France reste un pays assez frileux à grande échelle. Un gros label sera plus rassuré de sortir un album de reprise de JJ Goldman plutôt qu’un groupe émergeant. Mais il répond sans doute aussi à une demande…
– Sans trop réfléchir, donnez nous 2 ou 3 titres ou groupes qui vous ont donné la passion de la musique plus jeunes.
Par exemple : Nirvana avec Smell Like Teen Spirits , Pavement, Shady Lane ou les Beasty Boys avec Sabotage
– Vous abordez une tournée avec la sortie de l’album, comment vous sentez vous ? Heureux de venir trouver le public, stressés par l’accueil, plutôt dans la concentration ?
Julien : Heureux de voir les copains. De jouer les nouveaux morceaux et de revoir des gens qu’on a croisé 2 ans avant!
– On vous souhaite quoi pour 2015 Baden Baden ?
Eric : Le bonheur !
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