FOALS (04/09/15) – Le Cabaret Sauvage

Il y a des groupes comme ça…

Lorsque j’ai découvert FOALS, peu après la sortie du second album (désolé), j’ai très vite eu le sentiment d’être tombé sur une pépite. Cette musique ne me lâchait pas. Les morceaux tournaient en boucle sur mon iPod,  ceux que l’on épuise jusqu’au bout, sans jamais se lasser d’y replonger. Les groupes qui procurent de telles sensations sont rares. Sans prévoir quoique ce soit de leur avenir, l’impression d’entendre un son si singulier, d’y déceler autant de fureur rock n’roll qu’une sensibilité et une émotion palpable à chaque titre, laissait penser que le quatuor oxfordien ferait parler de lui pendant un moment.
Le dernier opus du groupe étant sorti peu de temps avant, on a quand même eu le temps de retourner la galette. Et si nous ne sommes pas ici pour chroniquer le disque, vous aurez bien compris qu’il nous touche au plus profond.
Trois jours avant, Yannis Philipakis annonçait l’annulation d’au moins 2 dates (dont l’enregistrement la veille de l’émission « l’album de la semaine » pour Canal+), la faute à une voix cassée et un mal de gorge parfaitement mal venu au début de cette tournée promo. On retenait notre souffle, mais le groupe maintenait la date. On était donc remonté comme jamais pour voir une nouvelle fois les anglais se produire dans une salle aux contours plus intimes.

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Le groupe Formation assure une 1ere partie convaincante avec leur pop aventureuse et sautillante.  Il sera intéressant de les voir dans un contexte plus neutre (Festival les Inrock en novembre) car sans vouloir les mettre de côté, ce sont les cinq anglais que tout le monde attend avec ferveur (on apercevra d’ailleurs des membres du groupe Baden Baden dans le public).

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Vers 21h, les musiciens montent sur scène alors que les premières notes de « Snake Oil » se font déjà entendre. Il n’y avait pas meilleur départ. Yannis enfile sa gratte, se cale au micro et joue de ses cris. La foule lève déjà les bras, il faut dire que tous s’étaient levés tôt pour réussir à chopper de precieuses places.
« Olympic Airways », « My Number », puis « Mountains at my Gates« … Les premières minutes sont plus que généreuses. On craint que les cordes vocales de Yannis ne dérapent, notamment sur ce dernier titre ou on le sent se mettre en retrait sur certains passages où sa voix est censée s’étirer (finalement plus délicat sur les morceaux « calmes » que les plus bruyants). Et pourtant… Tout au long du concert, le chanteur semble être prit d’une énergie incroyable, le genre de truc qui, malgré le soucis de santé, le fait passer au dessus de tout ça…
Au milieu du set, « Providence » déclenche les vraies hostilités. Le public ne s’en remettra pas…Le groupe non plus.  Même « Spanish Sahara« , titre emblématique du groupe, avec toute sa douceur et sa beauté, n’aura que pour effet de faire monter l’envie toujours plus haut.

FOALS provoque une folie, une envie totalement absurde de danser, chanter, transpirer, sauter, fermer les yeux, vivre de tout notre corps leur musique. Foals écrit des tubes bondissants et des morceaux déchirants, et c’est bien là ce qu’il y a de plus beau : derrière les riffs les plus efficaces et brutaux se cachent une émotion entière et extrêmement précise, derrière les mélodies les plus douces et touchantes se cachent une colère parfaitement maîtrisée. L’enchainement « Late Night / A Knife in the Ocean » invoque une communion des esprits et procure ainsi un apaisement tout relatif. Enfin « Inhaler » clôt le concert de la plus belle manière. Le public, au bord de la syncope n’a pourtant pas du tout envie de s’arrêter !

La bande reviendra nous balancer l’hallucinant « What Went Down » direct dans la tronche. Le frontman, qui aura partagé à plusieurs reprises la joie de sa présence ici, profite d’une boucle musicale pour descendre dans la foule et faire le tour de la salle, avant de questionner le public sur le titre du dernier morceau. C’est avec une version allongée de « Two Step Twice » que la messe sera clôturée.
Pendant que le groupe sort de scène, le public semble avoir du mal à réaliser la claque qu’il vient de prendre, nous avec. Quelques jours après, on se dit qu’on a vécu un de ces concerts dont on se rappellera longtemps. Il y a des groupes comme ça…

Texte Bastien Amelot pour STBC
Photos © Nicolas Bauclin pour STBC

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