WE HAVE BAND : interview

Alors que s’apprête à sortir « Movements » (28 avril), troisième album du trio anglais WE HAVE BAND, nous avons pu rencontrer le groupe lors de leur récent séjour parisien. Considérée, à juste titre, comme l’une des formations electro/pop les plus excitantes du moment, c’est avec décontraction et bonne humeur qu’ils ont bien voulu répondre à nos questions.

—->  WE HAVE BAND en concert à Paris le 13 mai au Silencio et le 16 mai au Nouveau Casino

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Avez-vous eu du plaisir à faire ce dernier album ?

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Thomas : Nous avons adoré le faire, nous étions dans un très bon état d’esprit et nous avons eu un superbe été en le faisant.

Darren : C’était génial !

Thomas : Nous avons eu beaucoup de temps, pour faire ce troisième album, dans de très beaux endroits, et puis nous avons joué dans plusieurs festivals d’été assez sympa, nous avons vraiment eu du bon temps !

Darren : Il n’y avait aucune sorte de stress… Contrairement à l’enregistrement du deuxième album qui a été fait vers la fin, et lorsque nous sommes rentrés en studio avec Luke Smith (ex-membre de Clor et producteur de Foals) nous avions comme 4 semaines pour faire cet album, nous avions un minimum d’heures et de jours. Luke est un mec adorable, nous l’aimons et nous le respectons beaucoup, c’est quelqu’un de brillant ; mais cette fois-ci ce n’était pas comme ça, et c’était un soulagement. Quelques fois nous voulions aller au studio, Dede voulait rester à la maison, Thomas voulait dormir au studio, etc. Nous étions libre, et c’était la seule chose qui importait. On n’a pas besoin comme certains groupes de la pression pour s’épanouir.

Thomas : Dans le groupe, chacun a son propre instrument et pour nous, il est plus important de faire un bon show – que tous soient concentrés sur son instrument et sur son travail – au lieu de travailler rapidement et sous pression pour avoir un résultat vite-fait… Parfois avec Luke, ça se passait comme, mais ce n’est plus vraiment ce que l’on fait aujourd’hui.
Darren : Avec Luke, nous avions fait la partie vocale, mais cette fois nous l’avons fait nous même, c’est nous qui avons tout fait, dans une pièce, juste nous, et c’était super ! C’était d’autres conditions, une autre façon de travailler. Nous pouvions éteindre les lumières, chacun notre tour nous enregistrions nos voix, les autres sortaient pour laisser de l’espace et de l’intimité à chacun et c’était une expérience vraiment agréable et j’espère que ça se ressent dans l’album !

Le premier album était très mélodique, le deuxième est plus sombre et le troisième « Movements » parle t-il de mouvement du corps ou de la liberté du geste ?

Thomas : Il ne s’agit pas de liberté du geste mais de liberté du corps. Sur le plan émotionnel, nous voulions faire bouger les gens, les transcender et les lier intimement à la musique parce que c’est notre objectif premier en écrivant nos chansons et nos musiques, si nous ressentons que quelque chose qui nous prend aux tripes nous essayons de rester fidèles à notre première idée. Et c’est bien plus physique qu’en parlant de quelqu’un, il y a un contact émotionnel qui peut te métamorphoser.

Darren : La musique arrive toujours en premier dans le groupe, vous savez c’est Thomas qui compose la musique, contrairement à d’autres groupes nous pouvons dire que cette musique parle de rupture. Nous sommes guidés par la musique et si Thomas vient à nous avec une musique plus sombre, nous allons surpasser tout ce qui peut arriver. Ce n’est pas important mais c’est vrai que les gens aiment être comme dans la chanson, il s’agit plus des sentiments de la musique et ainsi tu peux facilement faire partager différentes émotions et nous écrivons tous trois les paroles et nous chantons tous les trois ; donc une chanson peut parler de thèmes différents, je pense que ce que nous essayons de faire est d’emprisonner l’état d’esprit que nous pensons être captivant et entraînant.

Quelle a été votre inspiration pour cet album ?

Dede : C’est la première fois que nous avons eu notre propre studio, normalement nous écrivons et composons dans divers endroits, sur la route, chez nous, chez des amis, etc.

C’était les mêmes conditions pour l’enregistrement du second album ?

Dede : Pour le premier album nous avons écrit chez moi et chez Thomas ; et pour le deuxième album nous avons commencé à écrire sur la route mais pour celui ci nous avions un studio et nous avons passé beaucoup de temps là-bas, c’était l’été et nous étions très excités d’avoir notre propre endroit où composer et enregistrer. Je pense que notre optimisme et notre dynamique positive se ressent/est traduit dans cet album. Nous cherchions aussi à faire un album qui soit exaltant/inspirant.

Darren : Nous cherchions à faire une musique entraînante, une musique qui réchauffe le cœur. Dede : Nous cherchions de l’espace et une sorte de groove. Nous avons commencé avec un certain vide dans la tête et le reste c’était une page blanche, dans le nouveau studio et n’importe quoi sortait, sortait et c’est comme ça que c’est venu…

Est-ce que le nouveau single « Someone » est une chanson d’amour ?

Darren : Ah, il y a de l’amour dans l’air. Je ne pense pas que ce soit une chanson d’amour, au sens propre, ça parle plus d’espoir et des possibilités qui nous sont offertes, et vous savez que l’amour est une des choses les plus belles que vous souhaitez pour quelqu’un. Il y a immanquablement de cela dans ce morceau, c’est intéressant de pouvoir le saisir. L’amour n’est pas quelque chose à la portée de tout le monde. Dans cette chanson, il y a quelque chose qui te rend joyeux, et quelque chose qui te permet de ne pas laisser tomber les choses que tu aimes. Alors, oui, c’est une chanson d’amour en quelque sorte !

J’ai lu que vous aimiez le label DFA, notamment The Rapture (qui viennent d’annoncer leur séparation).

Dede : Historiquement, nous adorons DFA. Donc, oui nous écoutons beaucoup de choses de chez eux notamment LCD Soundsystem. Nous sommes à l’écoute de nouveaux groupes, nous écoutons pas mal de musique en général ; mais nous sommes aussi très excités du fait que des artistes majeurs comme Kate Bush reviennent sur scène parce que nous avons beaucoup d’estime pour eux. Thomas, lui, écoute beaucoup de groupes rock comme par exemple The National, etc

Et si vous pouviez collaborer avec un groupe ?

Darren : Les gens nous posent souvent cette question, et c’est difficile d’y répondre parce qu’il y a déjà trois compositeurs dans ce groupe.

Et pour des remix ? Nicolas Jaar a remixé Grizzly Bear, par exemple…

Darren : Nous avons fait quelques remix de Gorillaz, Block Party, Peter, Björn and John, M83, nous en avons déjà fait. Thomas est à la production, et si il aime la chanson (comme celle par exemple, de The Horrors ou de Wild Beasts), qu’elle l’inspire un peu et qu’il la sente ; je pense que c’est difficile de ne pas aimer la chanson, et je crois qu’il doit y avoir une certaine affinité avec elle.

Et si vous aviez le choix parmi tous ? (concernant les collaborations)

Darren : Je ne sais pas c’est pas à quelque chose à laquelle l’on pense. Je pense que la meilleure des collaborations vient de, …à vrai dire je ne pense pas que ce soit applicable pour nous 😉

Dede : Nous avions pensé à avoir un rapper en featuring sur un de nos titres, parce qu’ils font quelque chose de plus particulier que nous et ce serait plus intéressant si quelqu’un l’agrémente de sa propre production. Comme nous leur rendons la monnaie et ils font leurs propres arrangements ; quelque choses qui seraient plus palpitant.

Vous écoutez donc beaucoup d’électro, comme des artistes français…?

Dede : Ouais, nous écoutons assez d’électro, et notamment des groupes français comme Daft Punk, Jean-Michel Jarre, Yuksek ; la plupart des artistes francophones ne passent pas à la radio anglaise, nous devons vraiment les chercher pour en trouver.

Darren : Nous avons vu Benjamin Biolay au Paléo Festival.

C’est un plaisir de découvrir de nouveaux groupes français lors de différents festivals européens. En France, nous allons joué au festival Beauregard, et ça risque d’être un pur moment avec de très bons groupes (Blondie, London grammar, etc.)

Dede : que de bonnes choses !

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?

Dede : Nous écoutons le nouvel album de St. Vincent (St. Vincent), le groupe britannique Wild Beasts, les Dirty Projectors.

Dede : Le nouvel album de Tune Yards, de nouvelles choses…

Qu’est-ce que vous aimez faire pendant votre temps libre ?

Dede : J’ai un bébé maintenant, donc je n’ai pas beaucoup de temps libre mais j’aime faire du yoga ; prendre des photos et regarder des films.

Des films français ? Oui, j’aime beaucoup les films étrangers, beaucoup de genre de films généralement avec de bonnes critiques.

Darren : J’apprends à jouer du piano, c’est assez difficile mais amusant.

Et le français ? Non, non mais Thomas est en fait assez bon en français et il aime apprendre les langues étrangères !

Dede : Après le deuxième album nous avions décidé d’apprendre le français mais nous n’avons pas eu l’opportunité.

Vous êtes macuniens, quelle est votre équipe préférée Manchester United ou Manchester City ?

Dede : Je répondrai, diplomatiquement, aucune des deux, ma famille c’est séparée donc il est plus difficile pour moi de commenter, mais Thomas supporte l’équipe de Tottenham !

Darren : Désolé je n’aime pas le football !

Propos recueillis par Elodie B.
Remerciements à  Marika et Delphine de WEBPROMO

 

 

 

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