THIS IS NOT A LOVE SONG FESTIVAL – Jour 1 (03/06/16)

Il a fallu le mériter ce TINALS 2016 ! Entre grève SNCF généralisée et inondations, beaucoup de festivaliers ont dû revoir à la dernière minute l’organisation de leur séjour. C’est à l’aube, dans le premier train du jour, que l’on se faufile pour cette virée nîmoise qui nous tenait particulièrement à cœur. Fort de sa programmation pointue et cohérente, et des excellents échos des éditions précédentes, le THIS IS NOT A LOVE SONG FESTIVAL nous excitait nettement plus que son rival parisien du week-end aux multiples déconvenues…

C’est donc plein d’entrain qu’on arrive vendredi à l’ouverture du site de la Paloma (la SMAC autour de laquelle s’articule le festival). Nous retrouvons juste à temps le premier groupe : DADDY LONG LEGS. Le trio américain qu’on avait déjà eu l’occasion d’apprécier en première partie de JIM JONES, envoie sans se faire prier son blues crasseux. Plongée immédiate dans l’univers rock’n’roll des trois cowboys from Brooklyn, à coups d’harmonica, de slide guitare et de cette voix façonnée au bourbon. Jamais évident d’ouvrir un festival devant un public clairsemé, pourtant le groupe s’en sort une nouvelle fois haut la main, et s’éclate à diffuser ses milliers de gouttelettes de bière, le soleil dans les yeux.

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C’est déjà l’heure des retrouvailles avec TY SEGALL accompagné par THE MUGGERS, énième de ses formations. Un set d’une heure sans vraiment de surprise pour le prolifique californien, qui ne touchera d’ailleurs aucun instrument du concert. Pas la peine : ses compères assurent parfaitement le boulot, laissant le frontman bidouiller des effets en transition de chaque morceaux, enfiler son masque, haranguer la foule ; toujours terriblement destroy.

Beaucoup plus d’ailleurs que les légèrement surestimés CAR SEAT HEADREST menés par le jeune phénomène Will Toledo, et dont la formation est de-ci de-là comparée aux STROKES et PAVEMENT. En fait la musique, sans révolutionner le genre, est agréable ; mais nous décrochons lorsque le public féminin hurle les yeux en cœur au tomber de chemise de Toledo. Certes il fait chaud dans cette petite salle comble… C’est avec un petit plaisir que nous céderons notre place aux curieux qui attendent à l’entrée.

Direction la petite scène extérieure, pour nous prendre notre première vraie grosse claque du festival, administrée par THE MYSTERY LIGHTS. Les californiens installés à Brooklyn secouent sauvagement le festivalier avec un mélange détonnant de garage/punk relevé au psyché. Cinq jeunes gars propulsés par un frontman bondissant et bourré de dopamine, des chansons efficaces taillées pour le live, et une attitude franchement positive. On assiste également aux premiers slams du week-end et on savoure ce pur moment de rock’n’roll. Pas d’autre choix que de se précipiter au stand de merch à la fin du concert, pour apprendre que l’album est annoncé pour le 24 juin. On prend rendez-vous !

C’est d’ailleurs depuis le merch, de loin et les neurones encore secoués, que nous assistons au post-rock habité et introspectif de EXPLOSIONS IN THE SKY sur la grande scène. Pas évident de rentrer dans l’univers atmosphérique et obscur des texans après avoir subi la foudre du concert précédent.

On a plutôt envie de se complaire dans le même esprit d’urgence et on file donc retrouver nos p’tits crasseux de YAK dans la grande salle de Paloma. Quiconque nous suis un peu sait qu’on les piste de près (lire notre interview, et les reports de leurs passages à la Méca et au Point Ephémère). Les retrouvailles sont donc un plaisir, pour un nouveau concert énervé avec un Ollie Burslem plus sauvage que jamais. Notre photographe échappe d’ailleurs de peu aux assauts du chanteur/guitariste en bord de scène…

La team assiste en simultané au concert de CHOCOLAT sur la petite scène Mosquito. Le psyché classieux des montréalais est redoutable, et semble d’ailleurs plus consistant à chaque retrouvaille ! Ce set hypnotique de bout en bout nous met dans de fabuleuses conditions, au crépuscule d’une journée éprouvante et particulièrement remplie.

Les anglais de FOALS, headliners de la soirée, sont attendus sur la grande scène ; les caméras de Culture Box s’activent. La bande à Yannis poursuit sa longue tournée par une escale dans le sud de la France, l’occasion pour nous d’assister à notre quatrième concert du groupe en un an à peine. Si la setlist s’avère sans surprise et le groupe en roue libre, on n’est guère totalement sous le charme. Le public réagit sensiblement de la même manière, les applaudissements sont fournis mais l’audience n’affiche pas de vrai débordement, jusqu’au final « Inhaler / What Went Down / Two Steps Twice ». L’imparable enchaînement fait basculer le concert dans la grande liesse, Yannis Philippakis finit (encore) en bain de foule, sa gratte en bandoulière sur une caméra ; on ne peut s’empêcher de penser que le groupe commence à fatiguer et peine un peu à perpétuer la fougue qu’on lui attribuait si volontiers.

Un bilan fort positif pour une première journée chargée en émotions, dans un festival gorgé de soleil, de bonne énergie et de petites fleurs. Et cela ne fait que commencer…

Texte : MA et erisxnyx pour STBC
Photos : Bastien Amelot et erisxnyx pour STBC
Remerciements au TINALS

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