L’Espace B proposait lundi une soirée intime à thème : le mec seul sur scène avec son micro et sa guitare folk.
En première partie, THOMAS MERY respire la timidité, quelques tremblements ci et là lui confèrent un certain charme et une sincérité indiscutable. Son set de presque une heure se révèle cependant un peu long pour la trentaine de personnes parsemées dans la salle. La (trop grande) précision des textes français sans la moindre once d’entrain ainsi qu’un petit malaise à combler les blancs d’accordage entre les morceaux perdent notre attention au fur et à mesure. Il sera même question d’un morceau qu’il avoue sans titre : « Je crois qu’il n’est pas fini ; c’est un détail. »…
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Mais là où Thomas Mery sera trouble et précieux, RYLEY WALKER arrive avec son accent Midwest et son tournevis prêt à transposer son pickup d’une guitare à l’autre. L’Espace B se mute en un de ces grands espaces nord-américains qui se peuple rapidement, et densément.
Contrairement à ses enregistrements studio tirant sur les arrangements jazzy, Ryley Walker est ce soir simplement armé de sa voix puissante et de sa vieille Guild acoustique, qu’il troquera contre une Martin douze cordes sur deux morceaux en fin de set.
Petit génie de l’écriture de 25 ans, on pense à Tom Ward, Nick Drake et évidemment John Martyn dont il reprend d’ailleurs « Cocaine » avec une profondeur bien à lui.
Sur une touche d’autodérision, il présente une des compositions les plus poignantes du dernier LP comme suit : « Alors voilà, cette chanson parle de chez moi. Enfin la chanson typique du mec loin de chez lui avec une guitare folk, qui pense à sa maison, ’voyez le genre ?! ». La longue et douce introduction instrumentale nous dépose littéralement « On The Banks Of The Old Kishwaukee »… Le charme en forme de diamant brut opère, il n’y a qu’à fermer les yeux pour apprécier cette folk qui transporte aux nues.
En rappel, Walker explique que des tas de gens reprennent Tim Hardin, alors pourquoi pas lui ce soir ? D’autant qu’il s’agit du morceau préféré de sa maman, et qu’il aime sa maman, voilà un faisceau de raisons suffisant, alors re-changement de guitare (et de pickup!), une petite prière exaucée pour que les cordes tiennent encore quelques minutes sur « If I Were a Carpenter ».
C’est avec son sourire désarmant et la promesse de quelques mots échangés au bar que RYLEY WALKER quitte la scène. On peut encore prendre des claques folk en 2015.
Photos et texte : © erisxnyx pour STBC
Remerciements à l’Espace B