Si l’on en croit la définition du dictionnaire, le « blast » est l’effet du souffle produit sur l’organisme par une explosion. A cette définition, on pourrait donc à présent ajouter le groupe canadien METZ, dont l’analogie anglophone ne laisse maintenant plus aucun doute !
Avant de subir le choc, le Point Éphémère s’est déjà quasiment rempli, accueillant en première partie les californiens de The Bodies. Doté d’un jeune chanteur, sosie physique et vocal de Ian Curtis, on découvre leurs titres entre glam rock et punk old-school, dont certains assez entraînants. Rien à redire sur la qualité musicale donc, mais pour le reste, la sauce a vraiment du mal à prendre, faute à une prestation trop molle, un manque de souffle évident et peut-être aussi à un public avide de profiter de la suite sans passer par la case intro…
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A peine The Bodies sortis de scène, les 3 membres de METZ viennent préparer leurs instruments et donnent déjà le ton. La batterie résonne, la basse vrombit un son crado et Alex Edkins, leader du groupe, sature sa guitare avant de laisser vibrer la corde le temps de filer en coulisse pour mieux revenir. On décelerait presque un bout d’arrogance derrière leurs sourires en coin… Mieux vaut préparer les bouchons.
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La lumière s’éteint, la suite, on l’a déjà évoquée en intro… On aurait croisé les membres du groupe dans la rue, on les aurait juste pris pour des trentenaires dynamiques, gendre idéal… Sauf que la musique n’a pas de visage et les garçons ne font pas dans la demie mesure en envoyant du noise et du punk direct dans les dents. En 2 accords, le public est ravi, les guerriers sortent et le pit devant la scène n’est bientôt plus praticable… Avec des singles ravageurs comme « Headache« , « Wet Blanket », « Knife in the Water » ou les nouveautés issues du second LP (parution courant mai), les gars sont impressionnants d’animalité. Suant tout ce qu’ils peuvent, ils dégagent une énergie constante tout le long du set, jouant quasi sans interruption des morceaux courts mais d’une intensité rare. On perd sans doute un peu des mélodies sur scène à l’inverse de l’écoute du disque mais on y gagne au change par la fureur déployée.
Au milieu de la prestation, un type projeté sur le côté nous demandera poliment un mouchoir pour son nez qui saigne. Et au lieu de se mettre à l’écart, il lève un pouce en guise de remerciement avant de retourner tête baissée dans la fosse. C’est aussi ça METZ, un uppercut qui vous coupe la respiration pendant plus d’une heure, un combat dont on ne ressort pas indemne, un retour orgiaque vers un grunge féroce.
Remerciements au Point Ephémère
Photos © Bastien Amelot pour STBC