dEUS (16/12/14) – Le Bataclan

Après GIRLS IN HAWAII il y a peu et BRNS la semaine dernière, la Belgique s’invitait à nouveau dans nos contrées, mais cette fois pour accueillir un des groupe qui a montré la voie au pays : dEUS. 20 ans, 7 albums, 2 rescapés du collectif originel (le chanteur Tom Barman et le violoniste Klaas Janzoons), le groupe anversois continue sa route singulière sur le chemin d’un rock escarpé.

dEUS fait donc le bilan. De leurs débuts surprenants de liberté au milieu des années 90 avec un rock qui tirait vers l’expérimental à leur break puis reformation en 2005 avec l’album « Pocket Revolution » et la boulimie qui a suivi (4 galettes en 7 ans quand même), il était bien temps de faire un retour sur une carrière aussi électrique qu’éclectique.

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C’est ainsi que Tom Barman déboule en tête de cortège sur la scène du Bataclan, nous saluant d’un bonsoir rageur avant d’introduire le concert avec « Via », balade rock au violon virevoltant issue du 1er album, tout de suite suivie par le tube « The Architect » qui fait décoller la foule. Barman et sa bande enchainent les titres des différents albums avec aisance. On appréciera particulièrement « Constant Now » et son funk bizarre, la douceur sur le fil de « The Magic Hour » ou les envolées de « Smokers Reflect ».

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Mais dEUS nous a aussi habitué à des morceaux plus musclés : l’excité « If You Don’t Get What You Want », le crescendo obsédant de « Bad Timing » ou la structure explosive de « Sun Ra » en sont d’excellents rappels. La boucle sombre de Quatre Mains nous happe dans son univers pour ne plus nous lâcher. Beaucoup de belles choses dans ce concert mais il manque quand même un peu de rythme global. A trop vouloir alterner les instants de sa discographie, le groupe nous fait un peu décrocher par moment, passant de l’excitation à la mollesse, de l’expérimental à des morceaux plus mainstream. La setlist de la soirée, aussi généreuse soit elle, nous paraît un peu inégale, oubliant même quelques tubes en puissance (où étaient Oh your God, Stop Start Nature, Everybody’s Weird, Slow ou Ghosts ?).
Evidemment, difficile d’être exhaustif sur 20 ans de carrière en tout juste 2h… Alors on prend ce qui vient, et s’il y a bien une chose qui nous ravit, c’est de voir que le band belge est loin d’avoir perdu la main, même en faisant le bilan. Tom Barman mène forcément le jeu sur scène par sa gouaille et son excentricité, parfaitement épaulé par le grand Mauro Pawlowski (ancien chanteur d’Evil Superstars) à la voix d’outre-tombe. Janzoons parcoure l’espace violon en main, le bassiste Alan Gevaert, plus austère, assure ses lignes de basse en transpirant, pendant que dans le fond Stefan Misseghers (ancienne frappe de Soulwax) prend un plaisir certain à jouer de la baguette.

Au final, si on a parfois pu être un peu perdu par le rythme du concert, le rappel avec le son écrasant de « Theme from Turnpike » ou les trois notes de violon bouclées de « Suds & Soda » nous auront remis en mémoire l’assise incontestable de dEUS sur la scène rock. Intenses, nerveux, parfois boursouflés, souvent maitrisés, aussi poétiques que déchirants par moment, les belges nous ont à nouveau montré leur inventivité musicale, et mine de rien, tenir ce cap pendant deux décennies, c’est déjà remarquable !

Remerciements à PIAS France
Photos © Bastien Amelot pour STBC

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