A la tombée de la nuit, dans le méandre des rues montmartroises nous grimpons jusqu’au 23 avenue Junot. A la première grille, il nous faut montrer patte blanche. Après un cours chemin pavé, une seconde porte. Nous sommes accueillis par un hôte dandy. Nous sommes bien dans le très élégant et secret Hôtel Particulier Montmartre.
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A peine avions-nous foulés les pavés de la courte allée que nous sommes rapidement plongées dans une ambiance à la fois rock, vintage, et chic. Une Harley négligemment garées sur la droite, une projection lumineuse sur les murs craie de l’imposante demeure nous rappelle que nous allons participer à un événement à la fois exceptionnel et privilégié.
En effet, le concept des soirées Suite N°7, organisées par L’agence Moderne, ne néglige absolument aucun détail. La réception est parfaite, le lieu, toujours un hôtel de standing chargé d’histoire, des concerts rock privés chaque mois … de quoi revivre le temps d’une soirée les glorieuses heures des Rock Stars déjantés.
A peine le temps d’attraper un doux cocktail à base de Jack Daniel’s (sponsor de la soirée et accessoirement, la boisson des bonhommes, des vrais) préparé par un barman au style à la fois pittoresque et rock’n’roll, nous nous dirigeons prestement vers la terrasse inférieure et découvrons de l’intérieur cet endroit enchanté.
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Une décoration très boudoir, des fauteuils et des canapés en velours lourds aux couleurs chaudes contrastent à merveille avec les statues religieuses et meubles d’un autre temps. Savant mélange du moderne et de l’ancien.
Au hasard de nos découvertes, nous croisons même l’impressionnant génie ARNAUD REBOTINI, qui se plie aux devoirs promotionnels et ainsi se fait interviewer et prendre en photo par l’équipe de Ouï FM (qui retransmettra en direct les concerts de la soirée). Sur un fond de musique rock et vintage, nous empruntons les étroits escaliers pour découvrir avec enchantement chaque étage et les surprises qui nous y attendent.
Mais rapidement, on nous annonce BLACK ATLASS, (ndlr : jeune prodige et protégé de Woodkid), pour la première représentation de la soirée.
Il est 21h15. Le salon au rez-de-chaussée est bondé, il fait déjà une chaleur écrasante. Tout le monde ne peut pas rentrer, nous non plus d’ailleurs, à notre grand regret. Mais l’acoustique de l’hôtel, nous permet de profiter malgré tout des douces mélodies électroniques du montréalais, ponctuées de montées vocales maîtrisées et puissantes avec, notamment, « Paris », ou encore « Free Angels » extraits du premier album «Young Bloods ».
Qu’à cela ne tienne, nous sommes attirés par l’agitation qui semble se faire de plus en plus dense dans les hauteurs de l’hôtel. Au premier étage, les invités se pressent pour savoir ce qu’il se passe dans cette mystérieuse chambre. Une porte, un tout petit couloir, un appareil photo sur trépied, un photographe, un lit (où, paraît-il, aurait dormi Brad Pitt …bon ok), on se laisse prendre au jeu, let’s strike a pose !
23h15. Ce n’est donc pas dans le salon, mais bien dans la Suite supérieure que démarre le concert de Monsieur Rebotini et sa bande. Un petit escalier en colimaçon donne accès à cette chambre transformée pour l’occasion en micro salle de concert. Depuis le lit, confortablement installées, nous avons le plaisir de découvrir la performance des 4 garçons de BLACK STROBE armés, entre autre, de leurs sacro-saints synthétiseurs. Très vite, nous sommes complètement embarqués par les sonorités à la fois krautrock, blues et électroniques, et surtout par la voix grave et terriblement animale, pour ne pas dire sexuel, d’Arnaud Rebotini. Nous nous délectons ainsi des extraits du nouvel album « Godforsaken Roads », 2ème album du groupe depuis le départ d’Ivan Smagghe en 2007(co-fondateur de Black Strobe, à l’époque plus électro).
De « Broken Phone Blues », à l’excellent «House Of Good Lovin », mais aussi « Going Back Home » aux gimmicks disco, en passant par la très belle reprise de Johnny Cash « Folsom Prison Blues ». Nous sommes hypnotisées. Le public est chaud et en nage … tout comme les murs de la suite et Arnaud, qui tombe même la veste en milieu de performance. Il enchaîne enfin, avec une version longue (pour notre plus grand bonheur) de sa reprise de Bo Diddley tant attendue par le public, « I’m A Man », les riffs célèbres et terriblement efficaces de ce morceau retentissent dans la suite, le public est en transe et ne veux pas laisser partir le groupe, qui comme nous est harassé par la chaleur. Arnaud décide alors d’offrir un dernier morceau à la meute s’élevant devant lui. C’est donc sur l’entêtant et savoureux « Boogie In Zero Gravity » que la prouesse s’achève.
Une soirée parfaite. Nous sortons de cette performance, extatique. Pour nous, c’était la première Suite N°7 et attendons déjà la prochaine avec grande impatience.
Le nouvel album de BLACK STROBE « Godforsaken Roads »est déjà en écoute sur Soundcloud et sera disponible ce lundi 6 octobre.
Merci à Ephélide, Suite N°7, l’Hôtel Particulier Montmartre, Bubble Factory et Monsieur Arnaud Rebotini.
Photos ©STBC