NOEL GALLAGHER (12/03/15) – Le Zénith

En une heure et demie de couleurs, de bonne humeur et de chaleur, Noel Gallagher’s High Flying Birds va rappeler l’évidence selon laquelle le mancunien est l’auteur d’une pop absolument imparable.

En première partie, BLACK RIVERS, formation de Manchester issue des cendres de Doves, remplit le boulot devant une audience attentive et polie. En 25 minutes chrono leur set est enchaîné et la tension est palpable chez le public cosmopolite qui remplit désormais ce « petit Zénith » privé d’une partie de ses gradins.

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Il est 21h lorsque la régie balance « Shoot a hole into the sun » en intro instrumentale, sur laquelle NOEL GALLAGHER et ses piafs qui planent foulent la scène tranquillement, vestes en cuir sur le dos. Entrée en matière live sans équivoque avec « Do the damage », issue du premier single de leur dernière galette : les High Flying Birds sont contents d’être là et ça se sent !

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« (Stranded on) the wrong beach » et « Everybody’s on the run » du premier album sont deux machines à frétiller, reprises par cœur les bras levés aux premiers rangs. Noel a pris la température, il peut entamer une première reprise d’Oasis, qu’il dédie à un petit groupe de libanais en liesse avec des pancartes à gauche de la fosse. « Fade away » sera réorchestrée assez simplement, sans vraiment d’effusion rock’n’roll, proposant néanmoins le joli son clair de sa Martin D-28.

Suivent trois morceaux de « Chasing yesterday », sur lesquels brillera une section cuivres de deux trompettes et un saxo. Noel tape dans la démago gentille en dévissant sa bouteille d’eau minérale : il trouve que le public lui fait penser à celui de Manchester ! Il attrape sa Martin acoustique et entonne « The death of you and me ». Là encore les cuivres subliment la mélodie et transcendent la performance. On est sous le soleil, la bienveillance règne, plus rien ne peut nous arriver.

Quelques minutes plus tard, encore un cadeau semi-acoustique : sept minutes de retombée 20 ans en arrière sur une « Champagne supernova » limpide. L’accompagnement est symbiotique, la voix sincère, et nous n’en sommes qu’à la moitié du set !
Deuxième single du dernier album, « Ballad of the mighty I » est jouée avec conviction, sueur à la tempe. Enchainement parfait sur l’ultra efficace « Dream on » du premier album, la fièvre s’empare de l’assemblée, encore portée par l’ascension des cuivres.

Une bande de potes chahute au milieu de la fosse, Noel les prend à témoin. Ils viennent semble-t-il de Mexico, mais il ne voit pas leurs fucking sombreros. Il leur dédicace tout de même « The Mexican », morceau assez groovy à l’entêtante ligne de basse de Russ Pritchard.
Les dédicaces ne sont pas terminées, oui tout le monde aura son morceau ! « Aka… Broken arrow » sera pour toutes les dames ici présentes, titre baigné de lumière rose ; et « Digsy’s dinner » s’adresse à toutes les personnes du même âge que le chenapan, soit 27 ans ! Les High Flying Birds s’éclipsent sous des applaudissements nourris et mérités après la ballade « If I had a gun ». Les gradins vrombissent littéralement, le rappel ne fait aucun doute.

Noel revient donc accompagné, petite anecdote parisienne sous le bras. Il explique non sans émotion qu’il a écrit le morceau suivant en 1994, un soir de déglingue avec son frangin à Paris. Une fois le morceau fini, il est allé dans un club de strip-tease, bien loin de se projeter vingt-et-un ans plus tard. Chargé de sens, « Don’t Look Back in Anger » déborde de beauté : on comprend le milliard de raisons pour lesquelles ce morceau reste l’un des plus joués en live par Oasis et Noel Gallagher.

Plus pêchu, « Aka… What a life! » fait sauter l’assistance dans tous les sens. Noel Gallagher parait surpris du temps qui s’est écoulé, dans sa vie comme ce soir : il s’excuse presque de n’avoir plus qu’un morceau à jouer et présente ses bandmates souriants. Un final simplement apothéotique clôt ce rappel sur les notes transcendantes d’un « The masterplan » bien nommé, laissant un arrière-goût de quasi perfection intégrale. 

Si Noel avait ce soir souhaité compléter le tableau Oasis, il aurait probablement dû livrer son autre petit chef d’œuvre « The Importance of Being Idle », soulignant de manière ostentatoire son goût pour la sérénité et le plaisir. I can’t get a life if my heart’s not in it!

Photos ©erisxnyx

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