BADEN BADEN (25/03/15) – Café de la Danse

Il est de ces groupes dont on ne connaissait rien et qui dès la première écoute vous font tendre l’oreille attentivement, de ceux dont on était passé au travers et chez qui on découvre un univers auquel on avait toujours rêvé.  BADEN BADEN apparaît comme une vraie révélation de la scène pop française, ou plutôt une confirmation puisque les 3 parisiens avaient déjà produit un EP et un album depuis 2010.

Mené par le chanteur et parolier Eric Javelle, c’est sur les terres d’une pop-rock mélancolique que Baden Baden fait ses gammes, puisant dans des influences aussi bien anglo-saxonnes que françaises (on pense parfois à Radiohead, Grizzly Bear mais aussi à Syd Matters). Le trio réussit avec finesse un mélange de chaleur et de tristesse, de simplicité des mélodies alliées à des compositions méticuleuses, des atmosphères oniriques emballées par des choeurs omniprésents et un chant élégant mariant aussi bien l’anglais que le français.

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Ce soir, au Café de la Danse, c’est à 5 que se présente Baden Baden (augmentés d’un bassiste et d’un claviériste – trompettiste), émus de présenter leur nouvel album sur scène, ravis de pouvoir venir à pied jusqu’à une salle sold-out, puisqu’ils habitent à côté, dixit le chanteur. Pendant que la scène se rempli de fumée, c’est l’inaugurale échappée de l’album « Mille Eclairs » qui ouvre la soirée de son spleen envoûtant. Premier morceau, première claque. Les musiciens sont parfaitement en place, la voix d’Eric sait se faire à la fois douce et engagée, et le public semble déjà bercé par l’univers du groupe. La très belle « Ici » vient peu après, enchaînée avec « J’ai plongé dans la nuit« . Pour peu qu’on ne soit pas venu ici en touriste, il est difficile de ne pas se laisser entrainer. Car même si le groupe est peu loquace, c’est avant tout pour laisser ses histoires se déployer. Les textes se révèlent d’ailleurs d’une incroyable sensibilité lorsque ils évoquent les sentiments amoureux ou la perte de repères et le groupe réussi à jouer aussi bien de la langueur (Last Song, Je sais Je vais) que de la pop song la plus efficace (78, Hivers, Evidemment…).

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Et puis il y a ces moments magiques de concerts ou des morceaux déploient toute leur ampleur dans une grâce inouïe. C’est le cas avec « A tes cotés« , peut-être le single le plus envoûtant du groupe, pop song enflammée dont la mélancolie touche au plus profond. Mais aussi la superbe « Criminel » avec cette envolée finale qui rappelle les complaintes de Black Heart Procession, ou la magnifique « L’élégance Avec » dont la montée en puissance nous procure encore des frissons. Après ce superbe set, les discrets membres du groupe se laissent enfin aller à un peu de joie en découvrant sous les lumières un public acquis à leur cause. C’est ainsi qu’ils proposeront une reprise de Dominique A qui s’intègre parfaitement à leur univers puis l’emballant single « Anyone« , avant de terminer sur un de leur tout 1er morceau, « The Book« .

 

 

Avec tous ces contrastes, BADEN BADEN nous a transporté comme peu de groupe le réussissent. On a le sentiment de tenir la un groupe si juste, si rare et si précieux, que l’on voudrait garder cette poésie pour nous, mais ils méritent définitivement de toucher le plus grand nombre.

Remerciements au Café de la danse
Photos © Bastien Amelot pour STBC

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